mercredi 7 avril 2010

Ceux que l'on toise



Dans l’atelier de Vélasquez, les êtres difformes et souffrant d’un handicap mental suscitent une grande sympathie. L'artiste les traite avec douceur et gentillesse, faisant ressortir sous le pinceau leur profonde humanité. C’est particulièrement vrai du Portrait de ce nain daté de 1645, tenant un volume sur ses genoux : l’intelligence des traits du personnage, de même que le contexte (l’énorme livre, la bouteille d’encre...) montrent à quel point l’homme est plus sage et cultivé que la plupart des galants de la cour, contrairement à ce que laisseraient supposer les apparences.
Pendant longtemps, les commentateurs n’ont vu dans ce tableau qu’une sordide plaisanterie: en 1872 fut finalement émise l’hypothèse selon laquelle l’homme en question pourrait être don Diego de Acedo, surnommé El Primo (Le Cousin), favori du roi Philippe IV.
Je viens de finir "Le Colosse de Maroussi".
Je suis un nain baroque ayant feuilleté l'Atlas.
Ai-je ne serait-ce qu'une chance de paraître aussi élégamment désabusé, raffiné et cultivé ?

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