jeudi 7 juillet 2011
Out Of The Blue (love came rushing in)
Mettre un polo mauve c’est croire en l’avenir. C’est se dire que l’on est beau, même si on persiste à accuser ce doute atroce face au miroir en pied qui rejette comme une joue souffletée cette compulsion de couleur ardente qui scande et vitupère des choses atroces issues de l’univers textile. Mettre un polo mauve c’est le mettre neuf parce que c’est courageux ; attendre qu’il se soit délavé relève de la couardise, à l’image de ces pleutres qui « cassent » leurs chaussures neuves à la maison, en slip, pour échapper à la noblesse janséniste des terribles douleurs de pieds occasionnées par un cuir vierge réfractaire et ciré, ou une couture cotonneuse épaisse et provocante. Mettre un polo mauve c’est croiser tous les regards, sans exception, pour forcer ceux qui auraient eu l’impudence de ne pas vous remarquer à noter que vous avez décidé de mettre un polo mauve. Mettre un polo mauve c’est se demander qui l’on est sans trouver la réponse. Mettre un polo mauve c’est alterner, comme un fil de courant électrique, la jouissance de l’audace et les affres du ridicule sans jamais de répit, trottoir après trottoir. Mettre un polo mauve c’est trouver, l’espace d’un après-midi, une raison de sortir autre que consomptive, c’est envisager ses bras avec un grand angle, c’est guetter son ventre avec circonspection, c’est demander à la lumière d’être avec soi, mettre un polo mauve c’est une mauvaise idée, mais une mauvaise idée délicieuse.
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"Mettre des Reppetto neuves. Blanches. Parce qu'on pense ressembler à quelque chose et finalement c'est autre chose qui ressort, évidemment...
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