Je l’appellerai et il viendra
Nous foulerons les herbes humides
Au banc d’un rocher blanc en forme de bombarde
Je fumerai dans l’aube comme à l’avant d’un train
De ceux que l’on peut voir transpercer la vallée
Il tirera la langue comme s’il était fatigué
Et lorsque le soleil baignera les gentianes
Tout le long du grand pré
Nous descendrons le fil du chemin cahoteux
Qui borde les des deux ruines de l’ancienne écurie
Pour rejoindre la route
Le vin sombre des Andes que j’aurai remonté
De la cave en étages où l’on se tient penché
Brillera rouge bistre
Et j’en boirai pour m’étourdir.
Sur le fourneau de fonte, dans une ou deux marmites
Un lapin, une caille ou de jolis tripoux
Siffleront l’air malin des panses affamées
Depuis la mi-matin
En parfumant les pins d’un nuage à la sauge
Et puis plus tard reculé sur ma chaise
Les jambes allongées
Le ventre rebondi comme un poêle à charbon
Je verserai dans l’aile d’un verre à limaçon
A côté d’une tasse de café noir marron
L’équivalent d’un pouce de ce marc d’Auriac
Et je regarderai le temps s’en aller vers le Nord
La tête fracassée de vapeurs de fruits jaunes
D’un œil aussi vitreux que celui qu’il promène
Sur le chemin du bas, allongé sur les lattes
La truffe entre les pattes
Que passe un beau connard dans son grand monospace
Dont nous suivrons les phares
Crever les vielles vignes et la haie de grands chênes
Dans le bleu crépuscule tombé d’un coup d’un seul
De leur lumière jaune
Et que je m’interroge sur quel morceau de lard
Nous gâterons nos dents
Avant de ressortir un disque de Lou Reed.
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