vendredi 22 octobre 2010

Le Trône de Dieu (final cut)

Chapter One : Nick & LeeNick Cave est membre d'une société semi-secrète fondée par le réalisateur Jim Jarmusch : au grand dam du véritable et légitime héritier, « The Sons of Lee Marvin » réunit des célébrités dont les traits du visage « pourraient laisser croire » qu'ils sont les fils de Lee Marvin ; elle compte, par exemple, Tom Waits, John Lurie et même Iggy Pop et Neil Young, tandis que John Boorman en est membre honorifique.
Lee Marvin ?
Au départ plombier, il se découvre une vocation lorsqu’un producteur lui demande de lâcher sa tuyauterie pour remplacer au pied levé un comédien tombé malade tandis qu’il est accroupi sous les chiottes d’un théâtre. Après de nombreux seconds rôles et quelques personnages hauts en couleur (comme le motard de L'Équipée sauvage), il devient une figure du film noir ; monstrueusement révélé par Fritz Lang dans Règlement de comptes, il enchaîne d'autres grands films criminels comme le formidable Les Inconnus dans la ville ou Un homme est passé de John Sturges.
John Ford lui offre la consécration avec L'Homme qui tua Liberty Valance, et il devient une star mondiale grâce aux Douze Salopards de Robert Aldrich, en 1966.
Vedette, il tournera deux futurs classiques avec John Boorman : Le Point de non-retour en 67 et Duel dans le Pacifique (1968) ; il deviendra un intime de Boorman au point que 13 ans après sa disparition, le réalisateur lui consacrera un documentaire très émouvant.
Pour l’anecdote, Lee Marvin interprétait lui-même les chansons dans ses films (cf La Kermesse de l'ouest de Joshua Logan en 1969)
La devise des « Sons of Lee Marvin » ? "If you look like you could be a son of Lee Marvin, then you are instantly thought of by the Sons of Lee Marvin to be a Son of Lee Marvin".


Chapter Two : Nick and « kino »On découvre la passion de Nick Cave pour le cinéma dès 1988 avec un rôle dans un film australien indépendant dont il a co-écrit le scénario, Ghosts of the Civil Dead, réalisé par John Hillcoat (grand clipeur vidéo devant l’éternel, à qui l’on doit hélas plus récemment le nullissime « La Route » adapté de Mac Carthy). Il rempile dans Johnny Suede en 1991, aux côtés d’un certain... Brad Pitt. Très attiré par le cinéma, Nick écrit en 2004 le scénario du néo-western The Proposition : poétique et violent, le film est à nouveau réalisé par John Hillcoat, la B.O. atmosphérique étant logiquement signée à 4 mains avec Warren Ellis. Les deux larrons remettent ça en 2007 pour L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (tiens, revoilà Brad).
Nick Cave et John Hillcoat projettent de réaliser un troisième film, une comédie située en Grande-Bretagne, dont le titre provisoire est Death of a Ladies Man (cf Leonard Cohen).

Chapter Three : Nick, words & the ChristLe second roman de Nick Cave, The Lonesome Death Of Bunny Monroe, est sorti en même temps qu'une nouvelle BO composée pour l'occasion ; Nick Cave livre des extraits des Pensées de Blaise Pascal sur le All the Pretty Little Horses du très mystique all-star band « Current 93 » (hum hum… rappel ? l'homme, dans son amas de concupiscence, ne peut trouver la paix intérieure et le véritable bonheur qu'en acceptant que Dieu lui vienne en aide par le biais de la grâce. C'est le pari de Pascal : gager la vie misérable que mène l'homme, certaine mais finie, et parier sur Dieu, incertain, mais infini. Tenté ?) ; Nick Cave a aussi écrit une introduction à l'Évangile selon Marc (une des trois synoptiques, et la plus ancienne de toutes) paru dans la collection Pocket Canon Bible Series.

Chapter Four : Nick & MickDepuis que Blixa Bargeld est retourné au Neubauten en 2003, Mick demeure le seul membre de la composition originelle des Bad Seeds.

Chapter Five(the last) : Nick, his old good piano and the young bitchy guitarFin 2006, Jim Sclavunos, Warren Ellis et Martin Casey amènent Nick a endosser… la guitare. Résultat ? Grinderman, qui est plus ou moins à Nick Cave ce que Tin Machine fût à David Bowie... Heureusement, Nick Cave & The Bad Seeds signent un retour fracassant avec un album s'inspirant librement de la résurrection de… Lazare, l’enterré vivant biblique dont le nom signifie en hébreu : « Dieu a secouru… »

Nick Cave ? The face of Jesus in my soup.

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