Neuf jours. La course a été si rapide que me voilà déjà parvenu, dernière page repliée, couverture carressée. Et il reste neuf jours. Et moi qui pensais tenir avec "L'épaisse fourrure des Quadricornes" mon dernier livre de 2011... Me voilà bredouille. En dehors de collecter quelques informations sur ce couple (?), J et D Le May, je n'ai plus qu'à goûter au souvenir déjà nostalgique de cette plongée fulgurante dans la Science-Fiction des 70's avec laquelle j'ai pensé tenir une fin d'année de lecture fantastique : "Un bohneur insoutenable" d'Ira Levin, et ce surprenant "L'épaisse fourrue des Quadricornes", avalés sans aucune pause l'un à la suite de l'autre. Ira Levin et sa fresque grandiose, épique, dont se sont inspirées tant de remarquables oeuvres d'anticipation ; les mystérieux J et D Le May et leur récit somptueux, au style radical et essentiel. Deux livres de poche aux couvertures ridées, aux pages brunes et odorantes, aux reliures en perdition, passés de mains en mains depuis quatre décennies au moins. Quel voyage ! Mais voilà qu'il est cruel de constater, après ces 370 + 218 pages d'anticipation, que je n'ai été moi même capable d'aucune anticipation sur la probabilité de venir à bout de ces deux ouvrages bien plus vite que prévu ! Car me voilà bel et bien orphelin d'un livre, et d'un ultime : celui qui finira cette année à laquelle je devrai mes quarante ans. Merde. Et si je tombe sur une bouse ? Me voilà soudainement contrarié. Non, bien plus que ça. Je me sens menacé. La médiocrité et la bêtise rôdent derrière d'innombrables couvertures, d'innombrables auteurs, d'innombrables rayonnages. Parmi eux, un livre, un seul. Et neuf jours. La nuit va être longue.
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