Ce Samedi 21 septembre, la Petite M aura 4 ans. J’ai jeté moi-même sur mon édifice tant d’avions de ligne détournés remplis de femmes, d’enfants et de types qui n’avaient rien demandé que je ne parviens plus davantage à comptabiliser le nom des victimes . Ce que cela représente. J’imagine loin en bas le sol de la Petite M jonché de gravas et de cendres parmi lesquelles il n’est plus davantage possible de distinguer un ossement d’un bout de ferraille tordu. Je suis le Ben Laden de mon propre building mais aussi le parent proche de toutes mes victimes.
J’ai épinglé, au hasard des mois et des saisons, des photos de tous formats et de tous genres sur un mur sans limites pour me remémorer tous ceux dont je n’ai plus eu de nouvelles ni retrouvé trace tandis qu’ailleurs, pas très loin, s’est régulièrement affiché mon visage de haine moderne. J’ai fait se succéder la tragédie au drame, le drame à l’ironie, l’ironie au burlesque, le burlesque au ridicule, le ridicule à la poésie, la poésie au macabre, le macabre à la lumière, la lumière aux éclairs et aux flammes, les éclairs et les flammes au silence, le silence à l’idée du divin, l’idée du divin à la fange, la fange à l’élévation, et à nouveau, l’élévation au drame. Je ne compte pas m’arrêter. Je suis du siècle terroriste. Et je veux autant avoir peur que faire peur car je ne peux rêver d’être adulé qu’en haïssant la masse de ceux qui m’entourent.
J’ai épinglé, au hasard des mois et des saisons, des photos de tous formats et de tous genres sur un mur sans limites pour me remémorer tous ceux dont je n’ai plus eu de nouvelles ni retrouvé trace tandis qu’ailleurs, pas très loin, s’est régulièrement affiché mon visage de haine moderne. J’ai fait se succéder la tragédie au drame, le drame à l’ironie, l’ironie au burlesque, le burlesque au ridicule, le ridicule à la poésie, la poésie au macabre, le macabre à la lumière, la lumière aux éclairs et aux flammes, les éclairs et les flammes au silence, le silence à l’idée du divin, l’idée du divin à la fange, la fange à l’élévation, et à nouveau, l’élévation au drame. Je ne compte pas m’arrêter. Je suis du siècle terroriste. Et je veux autant avoir peur que faire peur car je ne peux rêver d’être adulé qu’en haïssant la masse de ceux qui m’entourent.
Cette fois, vous, qui comme moi vous terrez dans un bunker inexpugnable, fomentant le pire en craignant le pire tout en profitant jalousement de cette vue incroyable sur une chandelle de vie qui ne pourrait être vue d’ailleurs, ne serait-ce que du bunker d’à côté, je vous le demande : œuvrez. La Petite M est plus haute qu’hier, ses fenêtres opaques reluisent comme des miroirs, jetant chaque matin de larges reflets irisés sur la baie.
Passez donc vos brevets de pilotes sous de fausses identités et choisissez un étage de ce blog. Littérature, audio, video, peinture : celui que vous voulez. Et samedi 21 septembre, envoyez-lui quelque chose dans le buffet. Faites voler votre engin menaçant à travers un ciel d’azur au-dessus du calme d’une connexion virtuelle. Osez. Visez. Lancez, et atterrissez dans La Petite M aux commandes de votre appareil, à l’issue d’une transversale mécanique implacable. Psalmodiez votre propre maraboutage, usez de votre propre sorcellerie, communiez avec la frauduleuse indifférence qui fait mon quotidien onaniste depuis quarante-huit mois.
Après 48 heures de saisissement, Lundi 23 septembre, nous pourrons alors contempler collectivement le spectacle terrible et fascinant d’un mur d’impacts disparates perforant l’édifice, chacun d’entre eux, le vôtre compris, parlant dans une langue étrangère de ce même Inconnu qui nous souffle nos vies.
Vous êtes, aussi, du siècle terroriste.
Lancez.
(Je vous en prie… )
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire