Maurice G. Dantec est un personnage de Stan Lee un peu raté.
La plupart de ses paragraphes semblent avoir été extraits de cases successives d'un Comics, chaque segment de phrase surplombant une bulle, entre un "CHABLANG!" et un "OUCH!", calligraphiés à la main au-dessus de silhouettes disproportionnées en proie à des tourments affreux, fixées en contre-jour dans des poses de statue grecque...
" Le récit qui s'amorce, dans le globe de feu de son existence devenue spirale extatique, ce n'est donc pas le récit de sa vie, l'histoire de son présent sans cesse réitéré, c'est la narration même de sa transfiguration, c'est la zone d'impact de la liberté au coeur des défenses immunitaires de la nécessité, c'est la tension absolue entre l'être et le non-être, c'est l'intrusion rétrovirale de la boîte noire vers elle-même, c'est le moment apoplectique ou tout va se disjoindre pour prendre sens, où tout va se combiner pour mieux se diviser, où tout, enfin, va prendre vie. Jusque dans la mort."
En même temps, dans les bulles elles-même, on pourrait imaginer sortir de la bouche du personnage, en écho à ce flux cosmogonique, un extrait des Chants de Maldoror de Lautréamont, du genre :
"J'ai vu les hommes, à la tête laide et aux yeux terribles enfoncés dans l'orbite obscur, surpasser la dureté du roc, la rigidité de l'acier fondu, la cruauté du requin, l'insolence de la jeunesse, la fureur insensée des criminels, les trahisons de l'hypocrite, les comédiens les plus extraordinaires, la puissance de caractère des prêtres, et les êtres les plus cachés au dehors, les plus froids des mondes et du ciel lasser les moralistes à découvrir leur coeur, et faire retomber sur eux la colère implacable d'en haut. Je les ai vus tous à la fois, tantôt, le poing le plus robuste dirigé vers le ciel, comme celui d'un enfant déjà pervers contre sa mère, probablement excités par quelque esprit de l'enfer, les yeux chargés d'un remords cuisant en même temps que haineux, dans un silence glacial, n'oser émettre les méditations vastes et ingrates que recélait leur sein, tant elles étaient pleines d'injustice et d'horreur."
Hum hum... Dois-je faire à nouveau hurler "Amphetamine Logic" dans ma platine?
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