vendredi 25 septembre 2009

Green harbor


Ce qu'il y a de bien avec la politique, c'est l'absence de surprise. Ainsi, quand la planète entière se pare d'un idéologisme éco-futuriste, le président de Marseille Provence Métropole entérine la mise en route d'un incinérateur de déchets flambant neuf à Fos-sur-Mer (commune déjà totalement sclérosée par l'amoncellement surréaliste d'installations pétro-chimiques) après avoir balayé les six années de procédure engagées par les vrais gens vivants une vraie vie sur place, maire en tête. L'ironie du sort, la beauté du geste, c'est que cet incinérateur coûte tellement cher que ce sont les habitants des communes directement arrosées par cette structure de malheur, les mêmes qui n'en veulent farouchement pas, qui vont devoir payer la note, avec une hausse de 40 euros (si si!) de leur taxe d'enlèvement des ordures ménagères.
Joli coup, ma foi.
Mais attention : il reste encore deux splendides cerises sur ce gâteau déjà furieusement nauséabond :
1/ lancée dans le cadre d'une délégation de service public, l'usine est construite et sera exploitée pour 25 ans par un groupe privé, qui, rémunéré à la tonne de déchets traités, exige néanmoins de la communauté urbaine des "tonnages de déchets garantis" pour être sûr de faire son beurre...
2/ ce même groupe privé a fait passer en cours de route la construction de son bolide de 280 à 460 millions d'euros. La Communauté de Communes dénonce donc cette "légère hausse" de budget, et traîne en justice son propre délégataire, pour tenter d'éponger 107 millions d'euros... Les 73 millions d'écart restants semblent, eux, ne pas poser de problème... *

Tout à l'heure, j'irai chercher mon enfant à la sortie de l'école. Paraît qu'en ce moment, il faut faire gaffe si ils toussent.

*source : journal 20 Minutes du 25/09/2009

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