lundi 21 septembre 2009

Petite séance de rattrapage, pour que ce blog ait un arbre généalogique instantané, et incomplet.

Car il vient d'être décidé que la vie de La Petite M aura pris effet dans le courant de l'été 2009, quelquepart sur les bords de la Dordogne, avec dans les mains "Une Odyssée Américaine" de Jim Harrison.

La Dordogne, ce qu'on peut en dire de mieux, c'est probablement ce qu'en dit Miller :

"Coup de génie, de ma part, cette idée d'explorer la région de la Dordogne (...). Rien que le coup d'oeil sur la rivière noire et mystérieuse, du haut de la magnifique falaise debout à l'orée de Domme, suffit pour vous emplir d'un sentiment de gravitude impérissable. Pour moi, cette rivière, ce pays appartient au poète Rainer Maria Rilke. Ce n'est pas plus la France que l'Autriche, ni même que l'Europe : c'est la terre d'enchantement jalousement marquée par les poètes et qu'eux seuls ont le droit de revendiquer comme leur. Ce qui se rapproche le plus du paradis, en attendant la Grèce. Le paradis des français, mettons, par manière de concession. Un paradis, en fait, dont l'existence doit remonter à des milliers et des milliers d'années. Je suis convaincu que c'était bien cela pour l'homme de Cro-Magnon, malgré le témoignage fossilisé des formidables grottes, qui indique des conditions de vie plutôt stupéfiantes et terrifiantes. Rien ne m'empêchera de croire que si l'homme de Cro-Magnon s'installa ici, c'est qu'il était extrêmement intelligent, avec un sens de la beauté très développé. Rien ne m'empêchera de croire que le sentiment religieux avait déjà atteient en lui un haut degré de développement et qu'il a fleuri en ces lieux, alors même que l'homme vivait comme une bête au fond des cavernes. Rien ne m'empêchera de croire que cette grande et pacifique région de France est destinée demeurer éternellement un lieu sacré pour l'homme et que, lorsque la grand-ville aura fini d'exterminer les poètes, leurs successeurs trouveront ici refuge et berceau. Cette visite à la Dordogne fut pour moi, je le répète, d'une importance capitale : il m'en reste un espoir pour l'avenir de l'espèce, et même notre planète. Il se peut qu'un jour la France cesse d'exister, mais la Dordogne survivra, tout comme les rêves, dont se nourrit l'âme humaine."
L'été est mort. Vive l'été !

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