Il y a pile dix ans, au cœur d’un été caniculaire et à l’abri
de la fraîcheur d’une vieille maison en pierre dans laquelle je passais des
vacances dans le Sud-Ouest, je décide d’ouvrir un blog. Après quelques
hésitations je le baptise « La Petite M », à la fois en référence au
blues du post-orgasme (Ambroise Paré, posant les bases de la chirurgie moderne au
milieu des champs de bataille, qualifie de « petite mort » les
symptômes observés chez les grands blessés (frissons nerveux, étourdissement, syncope) avant que les Orientalistes ne détournent l’expression pour en désigner élégamment,
et fort à propos, les sensations ressenties au moment de la jouissance
sexuelle), et à la sensation d’être si petit et si peu remarqué (remarquable?) dans la grande
et très ancienne ville dans laquelle j’ai vu le jour :
Marseille.
Ce dixième anniversaire est pour moi l’occasion de sélectionner un peu arbitrairement un Post par an, parmi tous ceux qui ont fait le sel de ce foutoir numérique durant cette décade : en voici la liste (il suffit de cliquer sur l'année).
2009, il était question de cacao
2010, il était question de Ronnie James Dio
2011, il était question de fantasmer à partir d'une chanson acadienne entendue à la radio
2012, il était question de l'exode rural
2013, il était question de chier gratuitement sur Shakespeare
2014, il était question des ratages de transmission à sa descendance
2015, il était question de la starification des masses
un interlude musical datant de 2014 pour pallier à "l'année blanche" de 2016 (s'y sont jouées d'interminables tractations - avortées - autour de la possible édition d'un manuscrit de Science Fiction pour lequel je bataille encore...)
2017, il était question de la pertinence du "travail" en tant que tel
... et enfin, 2018, où il était question de trépigner devant une boîte de messagerie Internet muette...
10 extraits foutraques, sans lien autre que le gré de mes humeurs, et la course du monde.
En 2019, La Petite M est toujours aussi bluesy, et tout aussi chétif qu'en 2009 dans l'immense univers peuplé de trous noirs autophages qu'est l'Internet : un vieux proverbe sénégalais dit qu'un tronc a beau rester dix ans dans le fleuve, cela ne fait pas de lui un crocodile...
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