jeudi 13 octobre 2011

Ash nazg thrakatulûk agh burzum-ishi krimpatul. (15/20)

Voici le quinzième poème de cette série de 20.
Il s’agit de l’un des 449 dizains décasyllabiques de « Délie, objet de la plus haute vertu », œuvre secrète et sophistiquée du poète lyonnais Maurice Scève écrite en 1544, entièrement dédiée à Pernette du Guillet, jeunesse poétesse de 16 ans dont il est tombé follement amoureux, et qui mourra dix ans après leur rencontre. Tout au long de ce travail monumental se confrontent thèses et antithèses qui n’ont de cesse de développer les rouages d’une aventure intérieure qui dit les contradictions du sentiment amoureux, avant de se clôturer sur ce vers en capitales : « SOUFFRIR NON SOUFFRIR ».
Voici le sublime dizain intitulé/numéroté CCCXLVII (soit le 347ème, si mes souvenirs de numérotation romaine sont exacts…), qui traite de la symbolique de l’alliance.

Heureux joyau, tu as autrefois ceint
Le doigt sacré par si gente manière,
Que cette main, de qui le pouvoir saint
Ma liberté me détient prisonnière,
Se feignant ore être large aumonière,
Te donne à moi, mais pour plus sien me rendre.
Car, comme puis en te tournant comprendre,
Ta rondeur n’a aucun commencement,
Ni fin aussi, qui me donne à entendre,
Que captif suis sans élargissement.

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