lundi 10 octobre 2011

Au bout de quatorze ans de mariage, on fête des noces de plomb. Pas très encourageant. (14/20)

Voici le quatorzième poème de cette série de 20. Je l’emprunte à Jules Supervielle né dans les grands espaces d’Amérique du Sud à la fin du XIXème. Je le trouve parfait pour un lundi.

Extrait de « Le chaos et la création »

Maintenant que j’ai mis partout de la lumière
Il me faudra pousser le ciel loin de la terre,
Et pour être bien sûr d’avoir tout mon espace
Je ferai que le vent et les nuages passent
Ainsi que les oiseaux qui viennent et qui vont
Vérifiant les airs, la surface, le fond.
Tout me supplie et veut une forme précise,
Tout a hâte de respirer dans sa franchise
Et voudrait se former dès que je le prévois,
Et ma tête foisonne, et mon être bourdonne
De milliers de silences, tous différents,
Ce sont les voix de ceux qui n’en ont pas encore
Et quémandent un nom pour aller de l’avant.
Chacun son tour, le temps viendra pour tous d’éclore.

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