dimanche 2 octobre 2011

« Number nine… number nine… number nine… » (Revolution 9 / John Lennon) (9/20)

Voici le neuvième poème de cette série de 20 poèmes.
Le belge Henri Michaux, né en 1899, contemporain des surréalistes mais si solitaire qu’il ne les côtoiera quasiment pas, est pour autant, comme la plupart d’entre eux, un chantre du voyage ; qu’ils soient réels ou imaginaires, les siens se déroulent le long d’une écriture unique qui explore les domaines inconnus où le mènent les drogues. Pour cet amoureux de Lautréamont, passionné par Tolstoï et Dostoïevski, cette exploration restera cependant lucide, précise, presque scientifique : sous la surveillance d’un médecin, il s’adonne à la mescaline à l’âge de 55 ans, avant d’approfondir sa curiosité en matière de psychotropes avec le LSD, puis la psilocybine, toujours dans le cadre d’expériences annotées visant à déclencher de nouvelles formes de créations artistiques. Très attiré par les arts graphiques qu’il pratiquera quasiment sans interruption, parfois au détriment de l’écrit, féru de psychiatrie, cet artiste prolifique s’éteint à Paris en 1984.
Ci-dessous « Paix égale », poème extrêmement moderne, que l’on imagine entrer sans grande difficulté dans un répertoire de Bashung aux côtés de textes de Jean Fauque…

Paix des nerfs au cœur malade.
Paix égale mûrir sa loi,
sucée à la vie,
A la vie nébuleuse, à la vie…
Mais lourd le char, lourd, lourd.

Les apaiser,
Leur envoyer du vent,
Le vent chaud des bouches suaves,
Le vent chaud du désert souverain.

« Et maintenant… FERMEZ vos corolles d’angoisse ! »

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