mardi 29 novembre 2011
Le matin canadien
mardi 22 novembre 2011
Et cette quarantième année qui se fait toujours attendre...
vendredi 18 novembre 2011
Gaffe... (Warning)
Rock City, cité lumière, nos croix de fer reluisent.
Rock City, tours de cristal, heavy metal énergie ! Cité des Monts, qui donc est ton leader ?
Rock entrepôts, containers-sex, le pourpre est là réclamant les caresses et l'homme au vitriol sort à la nuit blanche, rien ne résiste à ses manigances : Criminel... Crève !
Un avant-goût amer, skins en velours clair : cité du blues, hey fuck ! Punky Lézard...
Rock City, cité lumière aux stations futuristes, Rock City, tours de cristal, heavy metal graffitis ! Cité des Monts, qui donc est ton leader ? Et la fille en limousine fait des performances, rien ne résiste à ses attirances : Criminelle... Crève ! Un avant-goût amer après la crise de nerfs : cité du blues, CITE DU BLUES, hey fuck ! Punky Lézard...
Cité du blues, qui donc est ton leader ?
mercredi 16 novembre 2011
Va te faire Fante !
C'est le genre de famille qui te fout irrémédiablement dans la merde en ce qui concerne la consommation de vin.
mardi 15 novembre 2011
Too old to die
Chez lui il y avait cette odeur terriblement âcre qui avait finie par s’emparer de sa personne pour la définir, ce qui avait pour résultat qu’il mangeait immédiatement tout l’oxygène en suspension sitôt qu’il entrait dans une pièce, même à l’avant d’un bus. Cela n’avait rien à voir avec de la saleté ou de la négligence, il ne s’agissait pas de puanteur, c’était plutôt un mélange écrasant de tabac brun froid, de relent de cendres de ces cigares vendus à l’unité dans de petites vitrines horizontales, de tiédeurs persistantes de plats longuement cuisinés aux fonds de sauces tiédies de vins de table et de féculents dont on a renoncé à l’usage dans nos cuisines robotiques, et plus piquant, plus acerbe, de ce chuintement de fers et de fontes ménagers chauffés régulièrement à blanc… C’était aussi, enveloppant le tout comme un plaid aux patchworks marrons, un étouffement de tissus laineux solennellement pliés dans des angles de commodes clouées aux sols linoleum, feutres, serges, lycras et velours spongieux retenant eux-mêmes prisonnières d’innombrables mémoires olfactives à demi effacées les unes dans les autres, le tout constituant cette exhalaison du passé propre à ces appartements tenus écartés de la lumière aérée du dehors par des persiennes éternellement croisées ou des tentures aux rouges devenus ocres ; il sentait l’œuf dur de bistrot et le papier journal, le yaourt et le fer à repasser, la télé allumée et le rotin rapiécé, le napperon gris et le bibelot de cuivre, le verre de bière et placard à chaussures ; il sentait le secrétaire et le coussin graisseux, le bol ébréché, l’encyclopédie du tour de France et la réserve de sacs plastiques et ce mélange animal, repoussant mais terriblement familier, ce n’était que l’odeur de la vieillesse, accompagnant de son opiniâtreté l’inéluctable décrépitude des espoirs, de la vigueur et de l’envie de plaire, assignant à chaque infortuné dépossédé de sa jeunesse puis de sa maturité sans pour autant avoir reçu la visite de la mort, une unicité fauve à la fois identique et terriblement personnelle, une rudesse odorante poussiéreuse forçant tout à la fois le respect, et le dégoût. Et il n’était pas sale ; ses joues avaient beau être rongées d’une barbe réduite à une couperose de touffes rocailleuses mal équarries, ses cheveux luire d’une brillantine étalée par strates successives s’auto-chassant les unes les autres en abandonnant de petites squames grises, sa tenue était soignée. Costume épais sur chemise autrefois claire, cravate tressée coulissant d’un nœud auguste, plat, laid et imposant, ceinturon de cuir patiné à la langue pendante tenu haut sur les hanches, et chaussures de faux cuir sempiternellement carrées, montées sur des semelles de crêpe croûteuses, émergeant d’un manteau de laine marine évidement trop grand. Que dire, après tout, de cette dentition inexorablement battue ayant finie par rejoindre en goût, en teinte et en odeur celle des chevaux ou des chèvres de nos campagnes, de cette canne en noyer devenue compagne, de ce souvenir de chien ému et opaque, du pas lent et laborieux empesé de douleurs et de réticences, de cette vitrification de l’œil finissant par rappeler les plus laides des agates qui remplissaient les trousses de billes de nos enfances, ébréchées et dépolies, et de tous ces surplus de peau flétrissant chaque jointure ? Il puait sa vieillesse comme le sportif pue sa soif de gloire ou l’ingénue le désir de séduire, voilà tout. Je me serai retroussé les naseaux de la même façon avec ces deux là, peut-être même avec plus de recul.
jeudi 10 novembre 2011
Un jour des morts Place de la Fontaine
vendredi 4 novembre 2011
jeudi 3 novembre 2011
C’est le commencement qui est le pire, puis le milieu puis la fin ; à la fin, c’est la fin qui est le pire. (S. Beckett) :::: 20/20
C’est qu’en fait, la lecture de « Poèmes Interdits », ouvrage – délicieusement préfacé par Sollers - paru aux éditions Complexe et embelli des illustrations de Gabriel Lefebvre vient de m’apporter quelques faits historiques impressionnants pour tout passionné de lettres, et qu’au fil de cette (re)lecture, je me suis fait surprendre, puis inévitablement happer par le romanesque qui n’a de cesse d’entourer Baudelaire. Le roi des poètes est ainsi : indétrônable.
Deux mois auparavant, Charles Baudelaire vient de livrer 1300 exemplaires de son recueil, fruit de seize années de labeur. Il en a déjà, de lui-même, retranché un tiers depuis 55, confiant à sa mère être « épouvanté par l’horreur qu’il allait inspirer ». Le Figaro, en disant de l’ouvrage « Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur » mettra le feu aux poudres, jusqu’à occasionner la saisie des exemplaires à peine deux mois plus tard. Le poète et ses eux éditeurs sont convoqués par la justice.
C’est au tour de Flaubert, lui-même inquiété par ce même Ernest Pinard, Procureur Impérial en charge du réquisitoire contre Les Fleurs du Mal, six mois auparavant au sujet de son « Madame Bovary », de s’étonner : « Ceci est du nouveau : poursuivre un livre de vers ! Jusqu’à présent la magistrature laissait la poésie fort tranquille. Je suis grandement indigné. Donnez-moi des détails sur votre affaire, si cela ne vous embête pas trop et recevez mille poignées de main des plus cordiales. ».
Le jugement, rendu après quelques heures, ordonne la suppression de six pièces (Les Bijoux, Lesbos, Le Léthé, A celle qui est trop gaie, Femmes damnées et Les Métamorphoses du vampire) et condamne le poète à 300 francs d’amende. « L’amende, grossie de frais inintelligibles pour moi, dépasse les facultés de la pauvreté proverbiale des poètes ! » s’exclamera Baudelaire en faisant appel à l’Impératrice, qui consent finalement à la réduire à 50 francs.
Une nouvelle édition des Fleurs du Mal sera donc imprimée en 1861 sans les six poèmes incriminés, qui paraîtront, isolés, sous le titre « Les Epaves » en 66, en Belgique. La justice française attaquera à nouveau l’éditeur, mais se heurtera à sa domiciliation belge et ne pourra faire valoir sa requête.
Ironie de l’histoire, cette annulation interviendra moins d’un an après l’interdiction du « J’irai cracher sur vos tombes » de Vian.
Voici l’un de ces six poèmes interdits ; ce sera le dernier de cette série de vingt.
Poulet-Malassis, l’éditeur des Fleurs du Mal lui aussi condamné, en dira : « Les juges ont cru découvrir un sens à la fois sanguinaire et obscène dans les deux dernières stances. La gravité du Recueil excluait de pareilles plaisanteries. Mais venin signifiant spleen ou mélancolie, était une idée trop simple pour des criminalistes. Que leur interprétation syphilitique leur reste sur la conscience. »
Et que l’on me dispense de partager de la poésie pour un temps : l’exercice est par trop difficile.
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l’esprit des poètes
L’image d’un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l’emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t’aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J’ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon cœur,
Que j’ai puni sur une fleur
L’insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l’heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T’infuser mon venin, ma sœur !
mercredi 2 novembre 2011
Dans les accidents de chemin de fer, c’est toujours le dernier wagon le plus dangereux. C’est pour cela qu’on l’a supprimé (Pierre Dac) (19/20).
Charles Le Quintrec, comme son nom l’indique, est breton. Fervent catholique, qui plus est. Et vivant, de surcroît. Personne n’est parfait. Pour autant, sa parole rugueuse est empreinte de sacré et peuplée de paysages. Bref, Charles Le Quintrec est un beau poète.
(…)
Soufflez sur une pierre
D’une route ordinaire
Il en sort un cheval interdit de séjour
L’ogive de mon âme
Et sa légende autour.
Extrait de « Les Pierres »