Il a la beauté grave d’un Cassius
Clay propulsé dans un film de Tarentino, costume Mao noir tiré à quatre
épingles ; mais quand il se met à parler, juché sur un tabouret dans le
faisceau d’un unique projecteur, on lui trouve la douceur et l’humanité d’un
Patrick Chamoiseau. Elle a l’assurance fauve d’une Joan Jett propulsée dans
Thelma et Louise ; mais quand elle s’avance devant l’écran sur-éclairé, on
lui trouve l’évanescence et la légèreté d’une princesse de Saba. Il a la
discrétion d’un Salary Man propulsé dans un rêve de Murakami ; mais quand
il traverse le sol pelliculé obsédé par la quête de ce qui lui échappe, on lui
trouve la lumière du feu et la force du bois. Elle a la discrétion inquiète d’un
caméléon propulsé dans un décor inconnu ; mais quand elle lance cet appel
à d’invisibles dieux sanglée dans une robe d’ombre, on lui trouve le charme obsédant
des mythes de l’ancienne ère. Tous les quatre dansent le bal de l’éternelle
malédiction, tour à tour soudés dans l’oblique de mêmes trajectoires d’équilibres
suspendus, ou divisés dans de frissonnantes solitudes tantôt résignées de
chagrin, tantôt révoltées de passions contradictoires.
lundi 23 février 2015
mardi 10 février 2015
Of course Mama's gonna help build the wall
Dans les livres que je
lis, des kamikazes de factions rivales se font exploser en plein milieu des
foules, par haine et par désespoir. Dans les livres que je lis, respirer est
devenu dangereux selon les heures du jour ou des conditions météorologiques. Dans
les livres que je lis, des satellites en orbite peuvent, en tournant sur
eux-mêmes grâce à des salles de commande enfouies, repérer la position d’un
individu n’importe où sur la surface du globe ; dans les livres que je
lis, des avions peuvent voler sans pilote et larguer des bombes sur un point
précis. Dans les livres que je lis, on peut se faire remplacer des membres ou
des organes par des machines, se faire implanter des puces électroniques sous
la peau ou modifier son corps en augmentant ou réduisant son volume. Dans les
livres que je lis, deux camps s’affrontent, celui où l’on meurt de trop manger,
et celui où l’on meurt de faim. Dans les livres que je lis, on enfante et
procrée sans plus de rapport sexuel. Dans les livres que je lis, on peut se
parler et se voir instantanément depuis n’importe quel point du globe.
vendredi 6 février 2015
J'aime penser à une forêt cybernétique...
En 1967, alors que Serge Papert invente le langage "Logo" - à bien des égards, un langage informatique surpassant déjà les "Basic" qui émergeront dans les années 80 jusqu'à demeurer aujourd'hui encore la base sur laquelle s'appuient de nombreuses recherches en Intelligence Artificielle - Richard Brautigan livre cette Ode visionnaire intitulée : "Sous la surveillance bienveillante des machines."
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