vendredi 21 mai 2010

the Man On The Silver Mountain

Ronald James Padavona est un type né à Portsmouth, dans l'État du New Hampshire, sans frère ni soeur pour l'aider à supporter des parents italiens fervents pratiquants. Pour passer le temps le fils unique va se mettre à la trompette, puis au cor français. Au bout d'un moment, comme tout le monde, avec l'apparition de ses premiers boutons sur le front il rejoint un groupe de rock. The Vegas Kings. Yeah. Là, comme tous les autres proto-rockers, il se met à la basse parce la basse, faut pas trop se fouler pour arriver à faire des trucs avec. Dans la foulée, parce que les boutons sur le front ça rend rebelle, il en profite pour refuser la bourse d’études qui lui permettrait d'intégrer la Juilliard School of Music : le rock, ça se fait au jugé, pas sur les bancs d'une école, fut-ce la plus prestigieuse de New York (en même temps, c'est de là que sortira plus tard Lady Gaga par exemple, comme quoi, y'a pas de quoi s'énerver non plus...).
Le spectre des horaires matinaux et des leçons de solfège rébarbatives éloigné, il s’attribue un pseudonyme. Ce sera : Ronnie James Dio.
Hey, plutôt cool comme pseudo non ?
C'est en hommage à Johnny Dio, mais si, ce membre de la mafia italo-américiane des années 50 aussi dingue que cruel, qui a eu comme marque de fabrique sa passion pour les "attaques à l'acide"... Forcément, avec un nom pareil, il devient le chanteur de The Vegas Kings. Après, ben, normal, il le rebaptise "Ronnie And The Prophets" parce que c'est devenu son groupe, et qu'en plus, il chante sacrément bien, merde.
1967 : comme dans tous les groupes de rock, le chanteur et le guitariste finissent par plaquer les deux autres qui sont pas assez motivés, pour eux, devenir des icônes légendaires : "Dio" et Nick Pantas partent fonder The Electric Elves, dans le local de répèt' d'à côté.
En 1972, c'est finalement sous le nom de "Elf" qu'ils enregistrent un premier disque en studio, et bordel, ça sonne plutôt pas mal. Là, il se trouve que Ian Paice et Roger Glover, deux types terribles qui tiennent respectivement la batterie et la basse dans Deep Purple, un groupe en train d'inventer un nouveau genre de musique où il faut jouer très fort, traînent par là. Et voilà que bam, ils décident de produire leur disque. Hé ouais.
Puis, comme tout le monde est cool, Elf part sur la route assurer la première partie de la tournée de Deep Purple.
L’année suivante, Ronnie se décide à abandonner la basse : pour devenir une idôle, faut pas s'encombrer plus que nécessaire.
Elf et Deep Purple rempilent donc le même truc (disque, et tournée) l'année d'après, et comme tout le monde est toujours aussi cool, Dio participe dans la foulée à l’album solo de Roger Glover, et là, ça y est : il y chante un titre qui s'appelle "Love Is All", et c'est le carton.
En quelques mois, Dio est devenu presque une vraie star.
Du coup, pendant que Elf enregistre son 3ème album, Ritchie Blackmore, le guitariste de Deep Purple qui lui, est déjà un vrai piège à fille et à mecs cool parce qu'il fait des trucs pas possibles sur sa six-cordes et qu'en plus il a les cheveux longs, propose à Elf de devenir "autre chose".
Parce que lui, Ritchie, il en a marre de Deep Purple qu'il trouve plus vraiment cool.
Hey gars, si Ritchie te demande un truc, tu acceptes, tu vois le truc ?
Alors Elf se dissout et devient Rainbow, tandis que Deep Purple devient un groupe pas cool qui fait un genre de funk mec, ouais, tu réalises ? Du funk !

Rainbow, ça devient très vite un groupe aussi cool que Deep Purple quand Deep Purple était cool.
Faut dire que Ronnie assure sacrément, et que Ritchie assure aussi.
S'ensuivent trois albums terribles, et des tas de concerts où se retrouvent tous les mecs cool et toutes les filles cool; eux, ils portent des fringues du genre avec des franges et tout ça, et Rainbow est LE putain de groupe mec, ça ouais.
Le seul problème, c'est que Ritchie et Ronnie veulent tous les deux être le plus cool (et décider de tout aussi, faut dire, sans que les autres types cool de Elf aient leur mots à dire, faut pas déconner non plus, c'est qui le plus cool, merde...) .
Alors du coup, au bout d'un moment, Dio en a plein la patate de pas pouvoir être tout seul le plus cool des cools, et il prend la tengeante.
Après tout, il a pas besoin de Ritchie. Merde.
Il se trouve qu'à ce moment-là, vers 1979, y'a un autre groupe mega wild dont le chanteur, qui est un mec terrible qui s'appelle Ozzy, vient justement de se faire la malle pour se reposer un peu vu qu'il a tendance à beaucoup, beaucoup aimer mélanger les acides et le whisky, ce qui est, faut le dire, assez fatiguant...
Ce groupe, il a un nom qui pète sévère : Black Sabbath. L'affaire est rondement menée : Dio rejoint ces mecs terribles, et le groupe sort deux albums. Le problème, c'est qu'en fait, dans Black Sabbath tout le monde n'est pas vraiment non plus d'accord sur la façon d'être wild. Alors cette fois, c'est avec le batteur, un certain Vinny Appice - un type genre latinos avec des moustaches terribles- que Dio se fait la malle.
Comme il devenu un mec super cool, et super wild, Ronnie invente même un truc mortel qui a botté tout le monde tout de suite, un truc qi se fait avec les doigts de la main et que tous les mecs cools se mettent à faire en balançant leur cheveux longs : les " cornes ».
En fait, c'est un truc qu'il a piqué à sa grand-mère, un truc d'italiens superstitieux pour éloigner les mauvais esprits, un truc pour les sorcières, quoi. Mais ça marche tout de suite, et Ronnie, il est super fier d'avoir inventé ça.
Le hic, c'est qui y'a d'autres types qui disent que c'est pas lui qu'à inventé le truc des cornes, que c'est un autre mec qui est dans un autre groupe super glitter qui s'appelle Kiss et dans lequel les mecs se maquillent genre comme Alice Cooper. Ce mec, Gene Simmons, il fait genre deux mètres mais il met quand même des bottes en cuir avec des talons énormes, puis il s'habille avec des clous et passe son temps à tirer la langue et il a une chauve-souris peinte sur la figure, bref, il est vraiment très glitter. Et on dit qu'il l'aurait trouvé en premier, le truc des "cornes": la preuve, en 1977, on le voit bien les faire sur la pochette de « Love Gun ».
Bref.
En tout cas, en 1982, inventeur de cornes ou pas, Ronnie monte son groupe, et cette fois, pas la peine de s'emmerder : le groupe s'appelle directement Dio, comme ça, dès le départ, y'a pas d'histoires. Il a réuni une bande de types qui sont à la fois cool, wild, et glitter : Vivan Campbell, Jimmy Bain et Vinny Appice, et ça fait un sacré putain de groupe, tout ça.
Du coup, l'année d'après, ils sortent "Holy Diver": sur la pochette, y'a un Diable qui fait les cornes avec les deux mains en noyant un curé au bout d'une chaîne, ça apprendra à Gene Simmons qui est le patron, voilà. En plus, Gene, il est super grand et ça, ça énerve aussi beaucoup Ronnie, qui lui, est plutôt du genre petit.
Et là, ben, c'est un carton.
Du coup, les deux années suivantes ils en font deux autres, et Dio devient un groupe hard. Ni cool, ni wild, ni glitter : hard.
En sept ans, ça bouge pas mal dans Dio : Vivian Campbell quitte le groupe pour rejoindre WhiteSnake, il est remplacé par Craig Goldy qui lui même est remplacé par Rowan Robertson qui n'a que 16 ans.
Tout ça est drôle, mais bon, Ronnie, il en a marre.

Alors Ronnie, il rejoint une deuxième fois Black Sab', et décide de mettre Dio en sommeil. Bon, dans Black Sab' y'a plus Tony, à la place y'a Tracy G. C'est un peu (beaucoup) moins bien, mais c'est wild quand même, et le groupe sort trois albums.
Mais bon, comme c'est moins wild qu'avant, Ronnie, il reforme Dio en 2000, et signe deux albums studio et un album live.
Puis en 2007, comme dans Dio on s'emmerde quand même un peu comme avant, Black Sabbath se reforme, cette fois avec Tony, Geezer et Vinny, bref, que des gars super wild : mais du coup, ils s'appeleront plus Black Sabbath mais Heaven & Hell, du nom du premier album enregistré par Black Sabbath avec Ronnie, pour se distinguer du Black Sabbath d'Ozzy.
Bref, pour Ronnie, Black Sabbath c'est une grande histoire.
Ronnie, il est rentré dans la légende, et voilà tout ce qui compte pour le fils unique de la famille d'italiens.
D'ailleurs, il participe au film « Tenacious D and the Pick of Destiny » dans lequel il joue son propre rôle, en dictant à Jack Black où aller pour suivre la route du Rock, apparaît également dans le documentaire « Metal : a headbanger's journey » de Samuel Dunn puis dans un épisode de South Park, avant de donner son nom au principal méchant du manga "JoJo's Bizarre Adventure".
Un mec vraiment cool, ce Ronnie.

Puis Ronnie décede le 16 Mai 2010 à 7h45, d'un cancer de l'estomac à Houston, Texas.
Merde.
Pas cool...

lundi 17 mai 2010

Joli mois de mai...

Week-end de l’ascension : période de quatre jours successifs ordinairement dédiés à l’oisiveté, communément appelé « pont du jeudi férié », le « pont » restant une spécificité dont les européens ont le secret, et le goût.


Ascension : 40 jours après sa mort et sa résurrection (déjà, c’est pas mal, faut avouer), Jésus de Nazareth finit être « élevé au ciel » (le truc de l’ascension, c’est un vieux gimmick chouravé aux grecs et aux romains, qui adoraient faire monter dans les nuages divins leurs Will Smith ou leurs Bruce Willis de l’époque, genre Hercule ou Romulus, pour les récompenser d’avoir été si terribles sur terre en leur permettant de se beurrer la gueule dans les nuages, où, s’est connu, on peut coucher avec n’importe qui sans se poser de question). Il semblerait alors que les croyant soient nantis d’une sorte de mission d’intérim en l’absence du patron, jusqu’à ce qu’il revienne.
Mais attention : il n’abandonne par les hommes, non, il va leur envoyer son « Esprit Saint » pour la Pentecôte… (cet autre truc-là, la « descente de l’Esprit Saint », ça a été piquée aux juifs qui avaient une histoire drôlement chouette de Moïse qui redescendait du Mont Sinaï avec des feuilles en pierre gravées sur lesquelles Dieu lui avait noté ce qu’il ne faut pas faire pour qu’il s’en rappelle bien). Bref : ceux qui ont cru qu’ils allaient pouvoir se récupérer le bébé tranquillos en balançant l’eau du bain vont en être pour leur frais, avec cet Esprit Saint dans les pattes.


Après, à peu près tout le monde s’en fout du moment qu’on n’est pas obligé d’aller bosser et qu’on sera payé quand-même… D’ailleurs, en France, les jours fériés c’est géré par le code du travail, avec lequel Jésus de Nazareth, faut le dire, n’a pas grand chose à voir (Ni Moïse, ni même Hercule, d’ailleurs).


Moi, voilà à quoi j’ai passé mon week-end de pont.
En matière de littérature, j’ai expédié le dernier Philippe Djian, « Incidences », en deux jours. J’ai été bizarrement décontenancé par l’angle du récit, même si le style de cet auteur que j’adule reste reconnaissable en à peine quelques lignes. Peut-être l’un des romans les plus noirs qu’il ait écrit : il y viole avec un humour dérangeant deux ou trois lois morales dans les grandes largeurs (inceste, meurtre, alcoolémie au volant, relations sexuelles prof/élève, pour ne citer que les plus offensives) le long d’un scénario particulièrement jouissif, qui, évidemment, descend lentement le long d’une colline douce amère jusqu’au drame final, sans laisser le moindre échappatoire, et sans avoir l’air d’y toucher.
Dans la foulée, en même temps mais pas vraiment, je me suis payé pour le goûter le classique « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis, qui m’a tenu la bouche pleine à l’heure des tartines de Nutella sans parvenir à me séduire tout à fait ; lecture plaisante, histoire brillante et cocasse, mais qui n’a pas pourtant réussi à générer chez moi ces fameux « éclats de rire » promis à grands renforts d’adjectifs dithyrambiques par les incroyables Théodore Monod et Vercors-Jean Bruller réunis … Soit je suis trop con (ce qui reste la meilleure piste), soit l’humour anglais m’est définitivement hermétique (ce qui est aussi une bonne piste).


Pour l’anecdote, (et ça n'a vraiment rien à voir avec le reste), à la suite d’un repas de gastronomie provinciale avalé en plein cagnard sur la placette de St Michel l’Observatoire, je me suis endormi en pente dans un petit champ recouvert d’une pelouse râpeuse en plein cœur des Alpes de Haute Provence, samedi après-midi . Sous un vent terrible et face à un soleil hargneux - cependant pas assez mûr pour me menacer la côtelette-, casquette encastrée sur l’arête du nez, protégé des assauts du mistral par un petit muret de pierre plates, j’ai donc écouté d’une oreille cotonneuse les vrombissements de dizaines de coléoptères après avoir dégluti de grandes lampées d’un rosé très carrossé et très tiède : j’avais en effet cru avoir réchappé à une tentative d’assassinat au Calva perpétrée par cette serveuse abominablement marseillaise, avant de comprendre avoir été blessé si ce n’était mortellement, tout au moins assez fâcheusement. Et bien, au lieu d’un moment pénible et halluciné ordinairement prévisible, j’ai redécouvert l’insondable plaisir des siestes champêtres, et malgré cette compilation de handicaps constituée par le vent, l’alcool, la rugosité du sol et la fausse férocité du soleil, j’ai passé une heure purement délicieuse, jusqu’à mon réveil qui s’est avéré un peu pâteux, certes, échevelé aussi, mais totalement affranchi de toute trace de cette détestable humeur soupe-au-lait qui, d’ordinaire m’enjoint à fuir résolument toute tentation d’assoupissement post-dînatoire.
Du coup, le soir même, je me suis surpris à céder à l’envie iconoclaste d’aller écouter une troupe de chanteurs médiévaux se produisant de nuit dans l’enceinte de l’émouvant Prieuré de Salagon : hélas, cette autre tentative c’est, elle, soldée par un échec cuisant : pour cause de gratuité et de rareté évènementielle, nous nous sommes retrouvés mêlés à un insupportable troupeau d’octogénaires en bermuda aux bras desquels des septuagénaires permanentées prenaient des airs inspirés, le mollet musclé tanqué dans le renfort de chaussures de randonnées Intersport. Dans une atmosphère pesante de messe dominicale trop concentrée, dans une salle de voûte trop intimidante, une vieille poétesse célibataire coiffée d’un béret en velours déclamait des lais ennuyeux d’une voix empruntée, tandis qu’un de ses compagnons post-soixante-huitard en pantoufles à bouts retournés jouait du flutiau en déambulant entre les colonnes de style baroque. Nous nous sommes échappés comme des ladres, goguenards et cyniques.



Sinon, j’ai stupidement passé le week-end à fredonner le « Ain’t no sunshine» de Bill Withers : ce morceau, outre le fait d’avoir le bon goût d’avoir été composé l’année de ma naissance, possède deux anecdotes qui, à elles seules, me régalent : 1/son auteur l’a pondu alors qu’il gagnait sa vie en fabriquant des lunettes de chiottes pour Boeing ; 2/ Si les musiciens n’avaient pas été là, Bill aurait volontiers répété bien plus de 26 fois son fameux « I know… »… Je sais, tout cela n’apporte pas vraiment d’éclairage sur le goût discutable que j’ai pour ce Hit, mais moi, je trouve ça rigolo. Des fois, ça suffit.
Plus sérieusement (ha bon ?), j’ai aussi passé 15 jours avec les études en mi majeur de Chopin dans l’autoradio de ma voiture, sans pouvoir m’empêcher de rejouer stupidement 45 fois l’étude n°3, opus 10 en massacrant les paroles de « Lemon Incest » par-dessus, ce qui prouve à la fois ma bêtise, mon obscurantisme crasse en matière de grande musique, ma passion pour Gainsbourg, ma passion pour Charlotte Gainsbourg, et la magie de la pop music qui conduit les gueux de mon espèce à mettre du Chopin dans leur autoradio.



Enfin, de retour dans mon appartement rabougri après avoir miraculeusement échappé au déferlement des milliers d’andouilles venus crier sous les fenêtre de Jean-Claude Gaudin à la gloire du pain et des jeux, j’ai vu « Danny The Dog » à la télé en croyant que c’était un bon film, jusqu’à ce que je me fasse très rapidement rattraper par l’ignoble style de Besson, qui parvient toujours à saccager avec méthode ce qui pourrait être grand, et s’en réjouit avec une étonnante évidence.

Finissons ce post avec un mot emprunté à Suzan Ertz :
"Des millions d'êtres humains rêvent d'une vie éternelle, et s'il pleut le dimanche après-midi, ils ne savent pas quoi faire..."


samedi 8 mai 2010

Deux contre un


Pourquoi Faulkner, Trumbo et Geronimo ?
Pour une poignée d'oubliés.
Pour rien.
Pour ça :

"Quelques réverbères commençaient à s'allumer; déjà des gens se dirigeaient vers la place, après dîner, mais il était encore trop tôt pour que l'on entendit chanter le nègre de la prison. " Il fera bien d'en profiter, dit Horace. Il n'en a plus que pour deux jours." Mais il n'en était pas encore là. La prison était orientée vers l'ouest; un dernier reflet cuivré errait vaguement sur les barreaux noircis et sur la petite tache pâle que faisait une main; et, dans le vent léger, un panache bleu de tabac flottait et se dissolvait en s'effilochant au dehors."
from "Sanctuary", William Faulkner, 1931.

"Il s'agissait d'une affaire sérieuse. Le lendemain pour la première fois depuis qu'ils partaient ensemble il voulait aller à la pêche avec quelqu'un d'autre que son père. Au cours des sorties antérieures l'idée ne lui en était jamais venue. Son père avait toujours préféré sa compagnie à celle d'autres hommes et quant à lui il préférait la société de son père à celle de camarades de son âge. Mais cette fois-là Bill Harper devait arriver le lendemain et il voulait aller à la pêche avec lui."
from "Johnny Got His Gun" by Dalton Trumbo, 1938

"Quand nous nous fûmes tous comptés, je m'aperçus que ma vieille mère, ma jeune feme et mes trois petits enfants avaient été massacrés. Il n'y avait pas de feu dans le camp, aussi, sans être remarqué, je m'en fus en silence près de la rivière. Combien de temps restai-je là, je n'en sais rien, mais quand je vis les guerriers se préparer pour tenir un conseil, je pris ma place."
From "Les Mémoires de Géronimo", recueillies par S.M Barret, 1904.