vendredi 28 septembre 2012

Tricher la fiction, c'est détourner la loi du ne-pas.

   Il suffit à Frédérick Tristan des 10 pages du « Théâtre de madame Berthe » pour ouvrir, depuis une cuisine (ou n’importe quelle autre pièce, lieu ou situation, choisissez ce qui vous plaît du moment que c’est totalement banal), une porte sur un Océan.
   Au départ, si l’on veut être juste, il faut préciser que tout part d’un choix à faire dans le tumulte immobile de trente à cinquante livres de poche aux pages jaunies entassés en total désordre dans le ventre d’une valise en toile poussiéreuse posée sur le capot métallique d’une voiture de marque japonaise, dans le fond d’un garage individuel en sous sol éclairé par une baladeuse.
   Pour en arriver à Frédérick Tristan il va donc falloir évoquer le choix d’une dizaine d’ouvrage à faire en quelques minutes, au petit bonheur, en jaugeant avec la sagacité implacable d’un maquignon le pouvoir attractif d’illustrations qu’il faut deviner en orientant les couvertures vers un halo de lumière mangé par des murs de parpaings, et le degré de poésie de consonances de noms d’auteurs inconnus. Impossible de s’aider, même en diagonale, des quelques phrases aguicheuses traditionnellement reportées sur les quatrièmes de couverture ; le temps est compté, l’endroit trop insolite et la situation trop hasardeuse. Péripétie triviale : se voir offrir des livres par sa voisine de garage tandis que le soir tombe après l’avoir regardée bizarrement à travers son pare-brise à l’issue d’une marche arrière malaisée vous interpeller d’un geste péremptoire en désignant cette valise ouverte, saisir la fugacité de l’appel et ne pas prendre la peine de faire jouer les balanciers criards de la porte mais s’approcher au contraire de façon circonspecte et néanmoins polie pour s’enquérir de la nature de l’interpellation, regarder l’amas de livres comme le produit d’une transaction illicite, se demander si l’on décline ou si l’on saisit, malgré une envie pressante de rompre ce contact urticant, la chance offerte d’un hasard bienheureux ; opter pour tâter la marchandise après une évaluation inutile du potentiel, retourner un premier livre et ne pas en retirer la moindre assistance, en prendre un second, déjà le retenir, ne pas en prendre trop peu mais comprendre la subtilité de cette offre qui n’inclue pas la possibilité plus simple et plus expéditive d’embarquer la valise entière, soupeser chaque détail à la vitesse de l’éclair, faire secrètement appel aux dieux de la littérature pour guider sa main puis remercier plusieurs fois en déclinant l’offre polie mais purement protocolaire d’en prendre davantage alors que dans les deux camps, il est entendu que la quantité requise est atteinte ; dire un truc stupide genre « Super !... » et faire demi-tour vers son propre garage à la gueule toujours béante en sentant dans son dos un regard énigmatique, fermer maladroitement la porte de tôle qui grincera bien plus que d’habitude, regagner l’extérieur où le crépuscule hésite encore à s’abaisser sur les toits, marcher rapidement les bras encombrés et le souffle court, rentrer chez soi, souffler enfin, et la veste toujours sur le dos, étudier enfin sa prise. Se dire « Bah… » et dédier une étagère du petit meuble d’acajou fixé dans un mur du hall d’entrée pour recueillir les clefs et le courrier à cette pile incongrue, se sentir plus libre et plus léger et au fil des jours suivants, cette fois en décortiquant scrupuleusement quatrième de couverture, folios, incipit et illustration, entamer les lectures. Et tomber sur le recueil de nouvelles de Frédérick Tristan à qui il suffit des 10 pages du « Théâtre de madame Berthe » pour ouvrir, depuis une cuisine (ou n’importe quelle autre pièce, lieu ou situation, choisissez ce qui vous plaît du moment que c’est totalement banal), une porte sur un Océan.
   Jean-Paul Frédéric Tristan Baron, né le 11 juin1931 à Sedan, également connu sous le pseudonyme de Danielle Sarréra, de Baron et de Mary London, dixit Wikipedia. Et vlan. C’est parti pour plusieurs semaines d’apnée.

mardi 18 septembre 2012

Human Entomolgy by lithuanian alien







Le nom du reporter extra-terrestre ayant réalisé ce documentaire contemporain sur la race humaine, traduit de la façon la plus proche qu'autorise l'écart séparant les formes de vocable terrestre et extraterrestre, est Antanas Sutkus. 

samedi 15 septembre 2012

Je persiste dans la foi que le temps des miracles cruels n’est pas révolu.

« Vous venez d’achever un des romans de science-fiction qui suscita le plus d’enthousiasme et provoqua les plus violentes critiques. Il remporta un prix littéraire et lors de sa parution en librairie en 1948, fut classé parmi les cent meilleurs romans de l’année par la Bibliothèque de New York. (…).
Si j’en crois le critique français Jacques Sadoul, la parution de cet ouvrage en France fut le point de départ de l’intérêt pour la science-fiction dans ce pays. D’autre part, la publication de ce livre stimula l’intérêt pour la Sémantique générale, aujourd’hui enseignée dans des centaines d’universités.
Cela dit, voyons ce qu’on lui reproche. Mon roman fut ainsi décrit par le célèbre critique Sam Moskowitz : « un homme égaré, mutant doté d’un double cerveau, ignore qui il est et passe tout le roman à le rechercher. » (…)
En fait, le « déluge de lettres de protestations de lecteurs qui n’avaient rien compris » se comptait finalement sur les doigts d’une main et demie. Un jeune écrivain amateur publia un article dévastateur sur Le Monde des à en particulier et sur mes autres œuvres en général, dans un fanzine. Cet article pouvait être résumé, si mes souvenirs sont exacts, par la formule : « En tant qu’écrivain, A-E. Van Vogt est un pygmée qui se sert d’une machine à écrire géante. » Le brillant de cette attaque me fit envoyer un article à ce fanzine dans lequel je prédisais une belle carrière littéraire au jeune homme qui avait su rédiger une charge aussi poétique. L’avenir devait me donner raison puisque Daemon Knight devint l’un des meilleurs auteurs du genre un peu plus tard. A lui seul, Knight, dans une diatribe rédigée à vingt-trois ans, me force aujourd’hui à présenter une version révisée de cet ouvrage.
Cette raison n’est cependant pas la seule. La sémantique générale ne cesse de prendre aujourd’hui une importance de plus en plus considérable. Cette expression désigne les systèmes non-aristotéliciens et non-newtoniens, ainsi que l’a défini feu Alfred Korzybski dans Science and Sanity. Ne vous laissez pas effrayer par ces mots : non-aristotélicien désigne simplement un esprit qui ne se conforme plus au mode de pensée, figé depuis bientôt 2000 ans, des disciples d’Aristote. Non-newtonien s’applique au nouvel univers einsteinien tel qu’il est aujourd’hui défini par la science. La Sémantique générale traite du sens des significations. De ce fait, elle transcende et surpasse la linguistique. Son idée essentielle est qu’une signification ne peut être comprise que si l’on tient compte du système nerveux et du système de perception humains qui en sont les vecteurs et les filtres. Ainsi, en raison de limitations de son système nerveux, l’homme ne peut appréhender qu’une partie de la vérité et jamais sa totalité. En décrivant cette limitation, Korzybski emploie le terme « niveau d’abstraction », expression qui chez lui ne comporte aucune nuance symbolique mais signifie seulement « abstraire de », c’est à dire prendre une partie du tout. Il prétend en effet qu’en observant un processus naturel, un homme peut seulement en abstraire – c’est à dire en percevoir – une partie.
Si je m’étais contenté d’exposer les idées de la Sémantique générale, nul n’aurait trouvé à y redire mais en vérité, en tant qu’auteur, j’ai voulu aller plus loin dans l’étude d’une situation paradoxale. Depuis la théorie de la relativité d’Einstein nous savons que, lors d’une expérience, il faut tenir compte de l’observateur. C’est une chose qui est parfaitement admise, par exemple en histoire, où l’on considère que les préjugés raciaux, ou religieux, des écrivains ont pu les influencer. En revanche, la plupart des gens estiment, dès l’instant où il s’agit d’une science dite exacte telle la chimie ou la physique, que la personnalité des observateurs importe peu puisque des opérateurs de nationalité ou de confession différentes arrivent tous aux mêmes résultats. Ceci est faux. Tout expérimentateur scientifique est limité dans son aptitude à abstraire des informations de la nature par le système d’éducation qu’il a reçu chez ses parents puis à l’université. Ainsi que l’indique la Sémantique générale, chaque chercheur introduit son équation personnelle dans ses recherches, c’est pourquoi un physicien dont la personnalité a été modelée de façon moins rigide que d’autres pourra arriver à résoudre des problèmes que ses collègues ne pouvaient solutionner. En d’autres termes, l’observateur est toujours une personne bien déterminée. (…)
Mon héros apprend qu’il n’est pas ce qu’il pensait être ; sa conception de lui-même est entièrement fausse. Mais en réalité, n’en est-il pas de même pour nous tous ? Seulement, nous sommes tellement imprégnés de cette fausseté et nous acceptons si bien nos limitations, que nous ne remettons rien en question. Mon héros, ignorant toujours qui il est, se familiarise peu à peu avec son « identité ». Cela signifie simplement qu’il « abstrait » un certain savoir des évènements et qu’il leur accorde un certain crédit. Peu à peu, il en vient à croire que cette partie de son identité qu’il a ainsi définie est en réalité le tout. (…)
En fait, son identité – donc lui-même – n’existe que parce que son esprit enregistre tous les impacts de l’environnement, c’est-à-dire lui constitue une mémoire. Ainsi, l’autre idée de base de ce livre est que mémoire et identité sont une seule et même chose. (…)
Pour me résumer, la mémoire c’est le soi, et Le Monde des à présente l’homme non-aristotélicien dont toutes les pensées sont nuancées (jamais de blanc et de noir pur) et qui, cependant, ne verse pas dans le cynisme ou la rébellion. Si un tel mode de pensée pouvait pénétrer dans la bourse de Wall Street, dans notre Sud raciste ou dans les états-majors communistes, notre planète y gagnerait grandement. »

Extraits de la Postface de l’Edition Définitive de 1970 de « The World of à » de Alfred E. Van Vogt, « traduit d’enthousiasme par Boris Vian » en 1948.



"- Dis-moi… tu crois en Dieu ?
Il me jeta un coup d’œil inquiet :
- Quoi ?... qui croit encore aujourd’hui…
Je pris un ton désinvolte :
- Ce n’est pas si simple. Il ne s’agit pas du Dieu traditionnel des religions de la Terre. Je ne suis pas spécialiste des l’histoire des religions et je n’ai peut-être rien inventé. Sais-tu, par hasard, s’il a jamais existé une foi en un Dieu… imparfait ?
Il fronça les sourcils :
- Imparfait ? Qu’est-ce que tu veux dire ? En un certain sens, les dieux de toutes les religions étaient imparfaits, chargés seulement d’attributs humains amplifiés. Le Dieu de l’ancien Testament, par exemple, exigeait une humble soumission et des sacrifices, il était jaloux des autres dieux… Les dieux grecs, avec leur humeur querelleuse, leurs disputes de famille, étaient aussi imparfaits que les hommes.
Je l’interrompis :
- Non, je ne pense pas à un Dieu dont l’imperfection résulte de la candeur de ses créateurs humains, mais dont l’imperfection représente la caractéristique fondamentale, immanente. Un Dieu limité dans son omniscience et dans sa toute-puissance, faillible, incapable de prévoir les conséquences de ses actes, créant des phénomènes qui engendrent l’horreur. C’est un Dieu… infirme, dont les ambitions dépassent les forces, et qui ne s’en rend pas compte immédiatement. Un Dieu qui a créé des horloges, mais pas le temps qu’elles mesurent. Il a créé des systèmes, ou des mécanismes, servant à des fins définies, mais qui ont dépassé ces fins et les ont trahies. Et il a créé l’éternité, qui devait mesurer sa puissance, et qui mesure sa défaite infinie.
Snaut hésita, mais il y avait dans son attitude la réserve méfiante qu’il me témoignait ces derniers temps :
- Le Manichéisme, autrefois…
Je l’interrompis aussitôt :
- Rien de commun avec le principe du Bien et du Mal ! Ce Dieu n’existe pas en dehors de la matière, il voudrait se libérer de la matière, mais il ne le peut pas…
Snaut réfléchit un instant :
- Je ne connais pas de religion de cette sorte. Cette espèce de religion n’a jamais été… nécessaire. Si je te comprends, et j’ai bien peur de t’avoir compris, tu envisages un dieu évolutif, qui se développe dans le temps, s’accroît, et ne cesse d’agrandir sa puissance en prenant conscience de son impuissance ? Pour ton Dieu, la condition divine est une situation sans issue – et, ayant compris sa situation, il se désespère. Oui, mais le Dieu désespéré, n’est-ce pas l’homme, mon cher Kelvin ? C’est de l’homme que tu me parles… et ce n’est pas seulement une fichue philosophie, c’est même une fichue mystique.
Je m’obstinai :
- Non, il ne s’agit pas de l’homme. Il est possible que, par certains aspects, l’homme corresponde à cette définition provisoire, mais c’est parce qu’elle comporte beaucoup de lacunes. L’homme, malgré les apparences, ne se créé pas des buts. Le temps – l’époque – les lui impose. L’homme peut servir son époque ou se révolter ; mais l’objet auquel il dévoue ses soins, ou contre lequel il se révolte, lui est donné de l’extérieur. S’il n’existait qu’un seul homme, il pourrait apparemment tenter l’expérience de se créer des buts en toute liberté – apparemment, car l’homme qui n’a pas été élevé parmi d’autres humains ne peut devenir un homme. Et celui… celui auquel je pense… il ne peut exister au pluriel, tu comprends ? (…)
Un long moment, nous contemplâmes les vagues noires ; une tâche pâle, allongée, se dessinait à l’est, dans la brume qui voilait l’horizon.
Sans détacher son regard du désert miroitant, Snaut demanda soudain :
- Où as-tu été chercher cette conception d’un Dieu imparfait ?
- Je ne sais pas. Je la trouve très, très vraisemblable. C’est l’unique Dieu auquel je serai porté à croire, un Dieu dont la passion n’est pas une rédemption, un Dieu qui ne sauve rien, ne sert à rien – un Dieu qui simplement est.
(…)
Je n’espérais rien. Et cependant je vivais dans l’attente – depuis qu’elle avait disparu, il ne me restait plus que l’attente. Quels accomplissements, quelles railleries, quelles tortures attendais-je encore ? Je l’ignorais, j’ignorais tout, et je persistais dans la foi que le temps des miracles cruels n’était pas révolu. »

Explicit de « Solaris, Wydawnictwo ministerstwa Obrony Narodowej » de Stanislaw Lem, 1961.
(L’oeuvre de Lem, qui explore les problèmes liés à l’existence de l’homme dans des mondes où le progrès technologique supprime tout effort humain, est marquée par l’intervention de sociétés extraterrestres (essaims de mouches mécaniques, océan pensant…) avec lesquelles les terriens ne peuvent pas communiquer. Intronisé membre honoraire de la Science Fiction and Fantasy Writers of America (SFWA) en 1973, il en est radié après de virulentes critiques qu’il émet à l’encontre de « la science-fiction américaine bas de gamme ». Bien que lui soit proposé toutefois une « adhésion ordinaire », il la refuse et enfonce le clou, décrivant cette littérature comme kitsch, pauvrement écrite et plus intéressée par la rentabilité que par les idées ou les nouvelles formes littéraires. De tous les auteurs américains de science-fiction, il n'adressera d’éloges francs qu'à ... Philip K. Dick.)

mardi 4 septembre 2012

Hommes pétrifiés.

Il s'agit juste de lire une, ne serait-ce qu'une seule des nouvelles d'Eudora Welty. Et puis, un peu par la suite, découvrir ses photos.

Home By Dark - Mississippi - mid 30's.


lundi 3 septembre 2012

"OH..."

Le rapport de l’homme à ses propres objets est souvent fragile. Et précieux. Le rythme des saisons permet à cette relation unique de se bâtir un sens, au travers de retrouvailles stupides mais inévitablement émouvantes. Les gestes d’un quotidien pesant reprennent ainsi un nouvel atour à chaque cycle, concordant d’avec la pulsation millénaire des vies terrestres et de l’écoulement du temps. La paire de chaussures ressortie d’une boîte dont on se surprend du poids ou de la rugosité rassurante, le vieux pull aux manches molles que l’on renfile avec un frisson d’étonnement complice, le maillot de bain raidi de lavages que l’on replie sans grand ménagement bien qu’il va devoir, comme tous les ans, nous servir au mieux de nos atouts sitôt qu’un été nouveau pointera son museau capricieux. Ainsi en est-il aussi des auteurs que l’on suit au gré des nos vieillesses programmées, adolescences après premiers jobs, déceptions amoureuses après cuites irréversibles, jours de pluie sous une lampe jaune après siestes caniculaires sous les feuilles bruissantes. Ouvrir un autre des romans de Philippe Djian, à la fois débarrassé du stress irritant de la découverte mais déjà sous le coup de ce titillement délicieux d’une surprise aux délices promis. La suavité d’une couette d’automne légère et ouatée que l’on déplie de sa housse et dont l’odeur pourra surprendre, Oh, juste l’espace d’un instant, avant que le moelleux, la forme, le toucher, la texture ne vienne prendre place comme un automatisme entre nos cuisses fragiles ou au-dessus de nos épaules frissonantes. Ouvrir « OH… » rien qu’en se délectant du titre, décapsuler les premières lignes pour recueillir, comme le présent d’un grand-père malicieux enrubanné d’une petite ficelle, la particularité gracieuse et fondante d’une étonnante rédaction au féminin, en sourire, en jouir, et plonger sans une éclaboussure dans ce liquide utérin totalement neuf et pourtant cerné de complicité. Lire, lire, lire sans le moindre effort, sans la moindre accroche, refermer les pages plus lourdes de la couverture lorsqu’un mot, une phrase, une circonstance, un rebondissement font inévitablement chavirer le cœur avec la même verve, le même don, la même délicieuse empathie, puis repartir le long de la rivière de lettres imprimées tout attentif aux bruissements, gargouillis, chuchotements ou vacarmes, chutes, éclaboussures et suffocations, le tout dans une descente prodigieuse et coulée vers les abysses d'un plaisir nutritif. Nous sommes septembre à peine et « OH… » enterre d’une pelletée de plumes de paon un été que l’on arrive enfin à ne plus à regretter. Que Philippe Djian reste pour toujours notre Amérique, plus féroce, plus lumineuse, plus belle et plus subtile encore qu’elle n’a d’autre voyage à proposer que notre propre terre, notre propre langue, nos propres pères, voisins, maîtresses, compagnes, filles, fils, patrons, copains, connards obséquieux ou imbéciles luminescents : errer entre ses personnages reste, dès lors, un exercice de ressourcement inégalable.