mercredi 16 octobre 2019

(d)éditions : le catalogue



"S'il y a dialogue, le fait qu'ils soient ceux de l'Ego suggère que les interlocuteurs ne font qu'un. Les Egodialogues flirtent avec cette ambiguïté d'un autrui toujours là: l'autre voix de soi-même qui vous contredit. Les Egodialogues ne sont pourtant pas l'affrontement systématique de deux ego mais plutôt la tentative d'un discours qui tente de maîtriser les dérapages de son propre ego. La posture philosophique de cet essai pose de façon ironique l'existence d'un autrui auquel on se garde bien, ici, de laisser assez d'indépendance pour qu'il se détache de son propos et permette une dialectique qui soit autre chose que la pure opposition des opinions. 
Quid de la possibilité d'un discours qui puisse interroger la surdité, le silence des réponses en ce que, visiblement, elles s'empressent de toujours supplanter les questions. Ce qui semble fasciner l'auteur, c'est la possibilité même du questionnement : chaque question semble inutile, malséante, malvenue, blessante. C'est drôle, car le crétin a sans doute meilleur presse. Il en a toujours été ainsi : l'imbécile est une figure plus sympathique que celle du philosophe."

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(Edition papier - 90 pages Editions Vanloo 2014 - (épuisé : derniers exemplaires disponibles en VPC sur demande en MP)



Un deuxième opus qui "investit à nouveau la figure de l'idiot en tant que celui qui fait rire car il questionne et que, par cet acte de faiblesse, il repasse par sa propre bêtise, qu'il l'affronte en s'en donnant le spectacle, quasiment en se détruisant en elle. La catastrophe de la bêtise entraîne la catastrophe de l'ego, passe par son propre chaos. C'est justement en cela qu'il est objet de fascination : si l'idiot offre tous les raffinements de la bêtise, ce 2ème volume ne joue plus au plus malin avec lui. Il se revendique ainsi du vide, se heurte au langage. Rien ne se déploie, on file vers l'aporie sans jamais l'atteindre, on tourne autour de la répétition, on n'ose pas, on se déchire.
Ainsi vont les Vacuodialogues dans leur drôlerie sarcastique : un désir ne parvenant jamais pas à se satisfaire. De lui-même il attend réponse, des autres aussi, de tous ceux qui peuvent incarner une figure. Pas de nom pour ouvrir la réplique, un tiret, puis un autre, et entre l'une et l'autre des répliques, le silence envahit tout, combat pathétique avec un punching ball qui refuse d'avoir mal."

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Exemplaire numérique sur simple demande en suivant ce lien



Imaginez un temps replié dans des profondeurs. Une civilisation sans horizon si ce n'est le bout d'un tunnel sombre. Enfilade de goulots et de cavernes où l'on vit le cœur cloîtré, où rien ne s'élève et où l'absence d'étoile rend encore plus concrète l'absence d'au-delà. Le monde reconstruit reproduit l'ancienne carte de la surface, invente de nouvelles luttes, se détruit sans autre projet, comme s'il y avait encore quelque chose à détruire. Le récit commence vingt ans avant avec les notes éparses d'Emmerick, le récit de son périple dans les souterrains : parti avec quelques centaines d'hommes pour conquérir de nouveaux tunnels, d'escarmouches en escarmouches, au terme du voyage ils ne sont plus que sept. Quand le roman commence enfin, les sept, dont trois sont devenus des notables, se sont divisés, trahis, désunis puis réunis. Dans un contexte politique trouble, Nadun, un fils au seuil de l'adolescence, représente soit l'espoir, soit le danger ultime, alors qu’au loin se profile un utopique et hypothétique retour à la surface. Ça peut sembler romantique. Héroïque. Tragique. Ça ne l'est pas. 

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Que se passe-t-il quand quatre assassins lambda, dans une réalité lambda, doivent finir, inévitablement, par se rencontrer au moment même où tout se vide de sens, jusqu'à la réalité de leur propre existence ?
Un récit déshumanisé dont on ne sait vraiment jamais s'il relève du rêve, de la fiction ou du réel, qui entremêle l'horreur à la banalité des jours qui se suivent dans une lenteur sensorielle sans plus de points de repères: rien ne fait plus valeur qu'une assiette sale ou un pot d'échappement. On suit le cauchemar vide de chacun des protagonistes comme un témoin englué, téléspectateur passif d'un programme nauséabond sans véritable contour, instinctivement curieux d'un dénouement dont il est pourtant clair, mot après mot, phrase après phrase, qu'il ne satisfera rien d'une attente elle-même indéfinie.
Une plongée opaque dans un océan hanté de sacs plastiques aux ondulations gracieuses singeant encore, pour un temps, ce qui faisait vie. Et pourtant, tous respirent.   

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jeudi 10 octobre 2019

Etre borgne ne fait pas de toi un cowboy (épisode 4)

Quand il est sorti des toilettes le ciel s’était terriblement obscurci, au point que la cuisine était plongée dans l’ombre. Une couche gris sale recouvrait les trois fenêtres rectangulaires, comme si une pluie de cendres s’était abattue sur la ville le temps qu’il pète bruyamment pour rien durant ce quart d’heure qu’il avait fallu pour qu’il comprenne qu’il ne sortirait rien de son cul – il n’avait mangé qu’un peu de riz et une ou deux bananes en trois jours, comment aurait-il été capable de produire quelque chose de valable. Il s’est resservi une grande tasse de café dont il n’avait pas envie, qu’il a accompagnée d’une cigarette en resserrant sa ceinture dans la salle de bain. A six heures et demie, un jeune soleil cinglait bêtement au-dessus des toits dans un concert de roses et d’oranges légers colorant l’indécision matinale du ciel. Il avait même esquissé une danse obscène sur l’air de samba qui passait à la radio et voilà que tout ressemblait à nouveau à une fin du monde, le jour pointant vraiment.