Le petit Jonathan reste assis derrière son papa et
tape du pied avec ses frères et sœurs à chaque fois que passe un disque dans le
salon, ce qui arrive souvent. Jonathan il aime le kung-Fu, et de façon
générale, taper sur tout ce qui lui tombe sous la main, de façon spectaculaire
de préférence.
Bien
que ce qu’il préfère, quand passent les albums de Stevie Wonder, de Billy
Cobham ou de James Brown, ce sont ces lignes de basse machiavéliques qui lui
font tout chaud au dedans, et qu’il singe en se déhanchant comme un beau
diable, tout transporté d’infra-ondes au point d’avoir du mal à se retenir d’envoyer
au passage quelques terribles high-kicks imaginaires à de grands méchants
blancs moustachus, son papa, lui, voit en lui un potentiel drummer de légende :
ce petit, il va vite et précis comme un moine Shaolin, et le groove coule dans
ses veines comme le whisky dans celles de Robert Mitchum.