mardi 30 avril 2019

Je sais que c'est pas vrai mais...

Il y a pile dix ans, au cœur d’un été caniculaire et à l’abri de la fraîcheur d’une vieille maison en pierre dans laquelle je passais des vacances dans le Sud-Ouest, je décide d’ouvrir un blog. Après quelques hésitations je le baptise « La Petite M », à la fois en référence au blues du post-orgasme (Ambroise Paré, posant les bases de la chirurgie moderne au milieu des champs de bataille, qualifie de « petite mort » les symptômes observés chez les grands blessés (frissons nerveux, étourdissement, syncope) avant que les Orientalistes ne détournent l’expression pour en désigner élégamment, et fort à propos, les sensations ressenties au moment de la jouissance sexuelle), et à la sensation d’être si petit et si peu remarqué (remarquable?) dans la grande et très ancienne ville dans laquelle j’ai vu le jour : Marseille.

Ce dixième anniversaire est pour moi l’occasion de sélectionner un peu arbitrairement un Post par an, parmi tous ceux qui ont fait le sel de ce foutoir numérique durant cette décade : en voici la liste (il suffit de cliquer sur l'année).

lundi 29 avril 2019

Le long ennui des assassins attendant d'être pris (épisode 1)

      
Ce dernier coup était inutile, la lame s’est enfoncée sans générer la moindre réaction mais elle frappa encore deux fois au même endroit, avec un peu moins de conviction peut-être. Le cœur n’y était plus. Elle dérapa en se relevant, manquant s’étaler dans la flaque qui gagnait du terrain.
- On aurait bien besoin d’une fille comme toi, à l’Agence.
L’idée de dizaines de types comme lui à l’intérieur du bâtiment de briques de l’autre côté de la route lui parut maussade. Elle avait envie de se laver les mains mais le lavabo étant situé dans l’autre pièce, elle s’essuya vaguement sur le devant de son t-shirt.
- Tu vas l’emmener où ? Elle n’était pas sûre d’être intéressée par la réponse. Le soleil entrait à grands flots à travers la vitre, tout étincelait, plus ou moins.