Le 1er décembre 1901,
« l’Emancipatrice », une coopérative autogérée, décide d’offrir à
Aristide et Célestine « Jean-Pierre », le premier journal illustré
pour enfants d’inspiration socialiste : allez, ciao les curés et leur
mainmise sur les parutions jeunesse, place aux contes, aux jeux, et à ce qu’on
finira par appeler « bande dessinée ». Dedans c’est drôlement rigolo,
même si des « reportages » tentent un peu d’influencer la sensibilité
politique d’Aristide et Célestine : antiracisme, antimilitarisme,
valorisation du travail manuel… Mais bon, faute d’abonnés, le trop précurseur
« Jean-Pierre » s’arrête en 1904. Aristide et Célestine se re-cognent
le bon goût catholique et retrouvent les gentilles illustrations crayonnées
pastel qui plaisent tant à maman, soulignées de leurs légendes espiègles qui
plaisent tant à papa…
La bataille politique du magazine jeunesse est
pourtant lancée.